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Attractivité du métier, préconisations de la commission européenne

Attractivité du métier, préconisations de la commission européenne - SNCL

Face à la crise de vocation sans précédent que connait notre métier partout sur le territoire européen, la Commission Européenne réagit...

10 préconisations :

 

1) Améliorer la qualité du rectrutement enseignant :

 

L'objectif est de recruter de bons étudiants avec des compétences et des attitudes bien adaptées aux nouveaux rôles et aux responsabilités de professeurs. Un meilleur mode de recrutement devrait augmenter la qualité de professeurs futurs et améliorer ainsi l'image de la profession dans la société. De ce point de vue, on peut considérer le recrutement des professeurs au niveau MASTER comme un facteur positif (comme en France et en Finlande par exemple). Mais il est aussi nécessaire de prendre en compte la diversité de situations enseignantes et des compétences autres que la connaissance universitaire, ainsi que la diversité des situations enseignantes. Pour recruter des professeurs qualifiés bien adaptés aux besoins, il est aussi nécessaire de mettre en place un système de prévoyance des besoins à moyen terme, pour éviter les effets de "creux" ou de "suremploi" par disciplines par exemple. Les bourses d'étude doivent également être suffisantes pour ne pas dissuader les bons élèves de niveau modeste de poursuivre leurs études vers le professorat.

 

2) Améliorer la formation initiale des enseignants

 

La formation initiale des enseignants doit se dégager d'un enseignement purement disciplinaire, pour préparer les futurs enseignants aux réalités du métier. La découverte du public par l'immersion progressive dans le métier, l'accompagnement des aînés par le biais de tutorat, et l'inclusion de formations sur la psychologie de l'enfant et de l'adolescent dans les cursus sont des pistes à suivre.

 

3) Développer des support de début de carrière pour les jeunes enseignants

 

La Commission européenne prend la mesure d'un phénomène d'usure généralisé parmi les nouveaux enseignants. Pour remédier à cela, elle préconise un dialogue renouvelé entre les formateurs, les inspecteurs et les jeunes enseignants, ainsi que la mise en place de postes "berceau" plus pérennes pour accueillir plus longtemps les stagiaires.

 

4) Développer et accroitre la formation continue

 

La Commission demande aux états membre de rendre "obligatoire et gratuite" la formation continue de leurs enseignants, en s'attachant à diversifier et renouveler l'offre des formations, afin de mieux s'adapter aux éxigences nouvelles du métier et permettre aux enseignants de ne pas se sentir démunis face à un métier en évolution constante.

 

5) Reconnaitre les professeurs en difficulté et améliorer leur prise en charge

 

Le phénomène de burn-out se répand de façon généralisée au sein des communautés enseignantes de tous les pays européens. Pourtant, le plus souvent, les administrations nationales feignent d'ignorer ce problème et ne proposent pas de solution, laissant sur le terrain et face aux élèves des enseignants en grande détresse. Afin d'éviter cela, la Commission européenne préconise une meilleure identification du problème et le développement généralisé de structures alternatives permettant de retirer provisoirement les collègues en difficulté de leur position devant élèves, tout en prévoyant un système de remplacement suffisant et efficace.

 

6) Accroitre la mobilité professionnelle et géographique des enseignants

 

Dans la plupart des pays européens ayant mis en place des mesures similaires, le fait de pouvoir réorienter sa carrière facilement, vers d'autres horizons géographiques ou vers des responsabilités professionnelles d'un autre ordre que l'enseignement est perçu par les étudiants comme un élément attractif du métier. Être enseignant doit pouvoir conduire avec souplesse vers d'autres fonctions, d'autres corps de métier (administration territoriale, culture, recherche...), tout en permettant à ceux qui le souhaitent de gagner plus rapidement les régions de leur choix.

 

7) Amélioration des critères d'appréciation des enseignants

 

La Commission européenne considère que ce serait rendre justice aux enseignants et améliorer la notoriété de ce métier auprès de la population que de proposer un nouveau système d'appréciation de l'investissement des enseignants de leur travail afin de permettre, sur des critères objectifs, de récompenser les enseignants les plus appliqués et engagés dans la réussite de leurs élèves.

 

8) Rendre les salaires plus attractifs dans certains pays

 

Toutes les statistiques montrent qu'un salaire plus élevé contribue à rendre un métier plus attractifs et plus considéré au sein de la société. Or, certains pays (dont la France) proposent encore à leurs enseignants des salaires trop en dessous des rémunérations des autres secteurs d'activités, à niveau de qualification équivalent.

 

9) Améliorer les conditions matérielles d'enseignement

 

Les enquêtes ont révélé que le ratio enseignants/nombre d'élèves par classe était un des facteurs déterminants dans l'appréciation de la qualité des conditions de travail. Réduire significativement ce ratio dans les zones en difficulté doit être une priorité. Par ailleurs, de nombreuses indices témoignent d'un manque de moyens matériels et d'équipements dans certains pays de l'Europe.

 

10) Améliorer l'image et le prestige de la fonction enseignante

 

A l'exception de la Finlande et de l'Irlande, tous les pays de l'Europe constate une dégradation du prestige lié à la fonction enseignante dans la société. Certains pays ont néanmoins réussi à inverser la tendance grâce à des stratégies à long terme qui s'avèrent payantes (Estonie, Lituanie et Ecosse par exemple). 

 

 

L'analyse du SNCL-FAEN

 

Le constat de la Commission européenne, à l'issue de ces enquêtes, se montre pour une fois sans langue de bois, et pointe du doigt un certain nombre de vrais problèmes que les gouvernements nationaux (empêchés d'agir par leurs politiques d'économies budgétaires) refusent toujours de voir. Le SNCL-FAEN partage la plupart des constats de la commission et un certain nombre de ses préconisations. Néanmoins, s'il ne peut pas être envisageable de disposer de plus de moyens, il est maintenant urgent de définir une politique de priorités qui permettront à ces mesures d'êtres mises en place progressivement, mais sans relâche. L'avenir de notre système en dépend.