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La technologie condamnée par simple déclaration du ministre !

La technologie condamnée par simple déclaration du ministre ! - SNCL

Aujourd’hui les chefs d’établissement sont contraints de répartir les DHG en dehors de tout cadre réglementaire. Le décret tant attendu qui modifierait l’organisation des enseignements au collège n’est toujours pas paru ! 

Les DHG seront ainsi votées en dehors de l’état de droit ! Il s’agit pour le ministère d’afficher précipitamment une augmentation de l’enseignement du français et des mathématiques. La manière : jongler avec les matières, on en ajoute une, on en enlève une autre.

  •  Des remèdes

Après l’annonce de « l’homme malade », notre Ministre a cru bon de trouver des remèdes. Tel le personnage de Molière, il purge, il ordonne des saignées mais nous sommes bien loin de résultats probants.

Et comment les enseignants ont-ils appris ces mesures ? Une fois de plus par voie de presse, au mépris des personnels enseignants, et non par l’administration. Nous avons déjà connu cette façon de faire à l’époque du COVID, elle avait choqué tous les personnels. Ce n’est pas grave, on recommence ! 

  •  Première nouvelle : extension de l’expérimentation des « 6ème tremplin » de l’Académie d’Amiens. 

Tout d’abord on commence par les expérimentations testées à la rentrée dernière dans quelques collèges de l’académie d’Amiens : les « 6ème tremplin ». On croit avoir trouvé la solution : on en est bien loin…

Ce n’est pas en saupoudrant çà et là une heure de mathématiques ou une heure de français sous la houlette de professeurs des écoles que la solution miracle va apparaître. Et où va-t-on les trouver, ces professeurs des écoles que l’on cherche déjà désespérément ? Face à la pénurie d’enseignants du primaire, comment faire ?

  •  Des professeurs des écoles : où, comment ?

Tout un chacun sait que notre pays connaît un terrible déficit d’enseignants et tout particulièrement d’enseignants du primaire. Où allons-nous trouver des enseignants du primaire pour organiser du soutien en mathématiques et en français alors qu’il est déjà quasiment impossible de trouver des PE pour assurer les cours de primaire ? 

Les job-dating ont été révélateurs de ce déficit et les nombreuses démissions qui ont suivi ont prouvé que ce métier n’était plus celui qui avait fait rêver les candidats.

Certes, l’idée de faire intervenir des professeurs des écoles pouvait permettre d’assurer un lien entre école et collège, mais personne n’ignore que les horaires des enseignants du premier degré et ceux du second degré (et partant des élèves) ne coïncident pas.

Où mettre ces heures ? Après les cours ?  Les collégiens seront déjà assez fatigués et certainement pas en mesure de suivre correctement des cours de soutien de 17 heures à 18 heures. Et quid des transports scolaires, problème crucial surtout en milieu rural ?

Le mercredi matin ? Certes, les PE sont en principe disponibles mais les collégiens travaillent souvent pendant les quatre heures de cette demi-journée.

  •  Autre problème et non des moindres

Mais ce n’est pas tout : les élèves de 6ème ne doivent pas suivre un emploi du temps comportant plus de 26 heures. Or, si l’on ajoute une heure de soutien en mathématiques ou en français, on dépasse ce quota de 26 heures. C’est là que l’idée de génie a germé dans les bureaux du ministère, voire dans le cerveau de notre Ministre lui-même.

  •  Une idée de génie !

Le principe d’une heure de remédiation en français ou en mathématiques ajoute une heure aux 26 heures des élèves de 6ème: eh bien supprimons une heure d’une autre matière et le problème sera réglé ! Un choix cornélien.

Oui mais quelle matière choisir ?

  • L’EPS, ce n’est pas possible puisqu’on va plutôt chercher à rajouter des heures pour cette matière.

  • Le français, encore moins, c’est là que le bât blesse.

  • Les mathématiques posent également les problèmes dont on a conscience. 

Les résultats des évaluations pour ces deux matières ont prouvé qu’elles étaient « intouchables ».

  • Les langues : impossible de faire baisser le nombre d’heures, les élèves français ont déjà un niveau nettement insuffisant.

C’est sur la technologie, matière dans laquelle il est difficile de recruter des enseignants du second degré que le couperet est tombé. 

Et pourtant, il est indispensable de former les élèves dès la fin du cycle 3 aux enseignements de la technologie.

  •  Et si on avait oublié l’importance de la technologie ?

L’Académie des sciences et l’Académie des technologies sont à juste titre vent debout contre la disparition des cours de technologie en 6ème, mais rien ne semble pouvoir modifier la décision des instances. L’enseignement de la technologie se fera désormais sur le cycle 4, c’est-à-dire en 5ème, 4ème et 3ème. 

Toutefois en haut lieu, il semblerait que l’on ait oublié que la technologie faisait désormais partie et ce depuis plusieurs années des épreuves du Diplôme National du Brevet, et qu’il était donc de toute première importance d’en commencer l’étude dès la classe de 6ème.

L’Association nationale pour l’enseignement de la technologie a d’ailleurs lancé une pétition mi-janvier pour souligner l’importance de cet enseignement dans une France qui a de plus en plus besoin de jeunes ouverts à la connaissance des sciences et de la technologie dans un monde en perpétuelle évolution. Vous pouvez retrouver cette pétition ici.

 

Le SNCL s’insurge contre la suppression de l’enseignement de la technologie en 6ème sans aucune concertation avec les organisations syndicales. Il n’existe pas de matières “supérieures” et de matières « inférieures » !

Qu’allons nous faire des enseignants de technologie qui sont déjà passés par tous les stades et ont vu leurs programmes modifiés du tout au tout plusieurs fois ?

De qui se moque-t-on ? Des enseignants, des élèves, des parents ? Visiblement un peu de tous à la fois.