Parce que la lutte actuelle contre le projet de réforme des retraites est aussi une lutte de rétablissement de la juste information, le SNCL a réuni ici les éléments objectifs et factuels qui contredisent les affirmations présidentielles. Notre syndicat invite tous les collègues à partager au maximum ces éléments, afin de dissiper définitivement les doutes entretenus par le pouvoir politique dans l’esprit de certains.
Nous vivons plus longtemps, nous devons travailler plus longtemps : c’est FAUX. Pour la première fois en 2018, l’espérance de vie en bonne santé a baissé chez les hommes en France, reculant de 64,9 ans en moyenne à 64,5 ans. Si la croissance de l’espérance de vie a été une constante depuis la seconde Guerre Mondiale, celle-ci commence à atteindre ses limites et un inversement de la courbe est amorcé. Il devrait même malheureusement s’amplifier dans les décennies qui viennent avec les conséquences néfastes du changement climatique, une dimension qui n’est absolument pas prise en compte dans les projections du gouvernement.
Le coût des retraites augmente : oui, mais le Produit Intérieur Brut aussi ! la population de notre pays augmente, donc le nombre de retraités augmente, c’est logique. Mais, dans le même temps, les richesses que nous générons chaque année augmentent elles aussi et même plus vite que notre démographie ! La France est un des pays les plus productif au monde et reste à ce jour la sixième puissance économique mondiale. Ces vingt dernières années, la numérisation et les progrès technologiques ont fait bondir la productivité de nos entreprises, et avec elle les bénéfices. En 2000, le PIB par habitant en France était aux alentours de 21 000 euros. En 2021, il était de près de 43 000 euros : un travailleur français produit donc désormais le double de richesses en une année, que ce qu’il produisait il y a vingt ans. Pourtant, la part de richesse que nous consacrons à nos retraites, elles, n’a pas doublé, loin de là ! Selon le Conseil d’Orientation des Retraites, la part des richesses nationales consacrée aux retraites serait même en diminution à l’horizon 2070.
Augmenter les cotisations des entreprises, « ce n’est pas comme ça que marchent les retraites » selon Emmanuel Macron : FAUX. Les retraites actuelles ne sont financées qu’à 40% par les cotisations des actifs. 60% de leur financement provient des cotisations des entreprises. Une légère augmentation de celles-ci (jusqu’à un ratio 62%/38% par exemple) n’aurait rien d’impossible.
On ne peut pas non plus augmenter les cotisations salariales : c’est encore faux ! En janvier dernier, un sondage Ifop a montré que 59% des français seraient prêts à cotiser davantage, si cela leur permettait de conserver un âge légal de départ à la retraite à 62 ans. Une majorité légère, mais indiscutable, contrairement à celle dont prétend bénéficier le gouvernement pour soutenir son projet actuel !
Impossible de baisser les retraites : il est à noter que 10% des retraités les plus aisés reçoivent une pension de 4040 euros par mois en moyenne, tandis que 3,5% des retraités hommes touchent une retraite supérieure à 4500 euros par mois, ceci le plus souvent par le cumul de la retraite de base avec des versements de retraites complémentaires très variables en fonction de la carrière. Pour atteindre ces montants, les travailleurs concernés ont le plus souvent perçu des salaires supérieurs à 6000 euros par mois pendant plusieurs dizaines d’années ; on peut donc délibérément s’interroger sur la pertinence du maintien du versement de la retraite de base dans de tels cas de figure, et l’instauration d’un plafond de cumul à 4000 euros par mois par exemple (au-delà duquel la retraite de base ne serait plus versée en complément des diverses retraites complémentaires acquises) pourrait générer des économies substantielles sans impacter le train de vie des retraités.
Nous sommes le pays d’Europe qui part le plus tôt à la retraite : c’est FAUX. Si notre âge légal de départ à la retraite parait enviable pour beaucoup de nos voisins, il n’en est pas pour autant le plus favorable. En Autriche et en Pologne par exemple, les femmes peuvent partir à la retraite à 60 ans. En Bulgarie, elles peuvent le faire à partir de 61 ans. En Grèce, hommes et femmes peuvent le faire à 62 ans avec 40 ans de cotisation (contre 43 désormais dans notre pays). En Slovaquie, l’âge de départ est de 62 ans et 10 mois pour tous. En Suède, le départ est possible dès 62 ans. Bien sûr, le gouvernement préfère choisir les exemples qui l’arrangent.
Par ailleurs, une telle comparaison n’a pas de sens en soi : il faut également regarder le montant des cotisations retraites, ainsi que le nombre de trimestres requis pour une pension à taux plein. Or en France, le montant de nos cotisations retraites est parmi les plus forts d’Europe, et le nombre de trimestre est au-dessus de la moyenne. Il est donc logique que cela soit compensé par un âge légal de départ plus bas.
« Des contestations, nous en avons, et parfois en nombre bien supérieur » : là encore, le président a menti. Si on s’en tient aux seuls chiffres officiels du ministère de l’Intérieur, 1,28 millions de manifestants ont été enregistrés le 7 mars dernier, c’est-à-dire un chiffre supérieur à toutes les manifestations constatées depuis 1993 en France contre un projet politique. Qu’il le veuille ou non, Emmanuel Macron fait actuellement face à la plus forte mobilisation de contestation depuis plus de trente ans dans notre pays.
Le SNCL compte sur chacun de vous pour partager ces informations, notamment à l’occasion de la mobilisation générale organisée le mardi 28 mars !
TOUS ENSEMBLE POUR PROVOQUER L’ABANDON DE CE PROJET INUTILE et FORCER LE GOUVERNEMENT À REVOIR SA COPIE !