En effet, la plupart des directeurs ont en charge la gestion de l’école et la gestion de leur classe. Face à cela, ils font ce qu’ils peuvent pour être sur tous les fronts. A la fois secrétaire, concierge, assistant social, pilote pédagogique, psychologue, médecin, intendant … Ils sont sollicités de toute part et bénéficient pour la plupart de très peu de temps de décharge pour assurer toutes ces fonctions.
Aussi, les directeurs sont-ils profondément touchés par le drame de la petite Lisa à Conches-en-Ouches. Face à l’horreur de la maltraitance familiale dont a été victime cette petite fille, tous les enseignants et directeurs sont choqués. Mais la suspension de notre collègue directrice a ajouté de l’incompréhension. Une suspension faite pour « protéger la directrice de l’exposition médiatique » selon le rectorat. Or le ressenti chez les directeurs est tout autre et cette suspension est plutôt perçue comme une accusation.
Il faut bien comprendre que le signalement pour maltraitance nécessite d’avoir des preuves de ce que l’on soupçonne. Parfois, les preuves sont évidentes et la procédure est rapide, mais parfois ce sont des ressentis qui nécessitent plus de temps pour arriver au signalement car on ne peut accuser sans preuve. Face à cette responsabilité, les directeurs sont la plupart du temps seuls. Les centres de PMI, quand ils existent, sont bien souvent débordés comme la plupart des services sociaux. Pourtant ils sont le relais essentiel entre l’école et les familles. Les directeurs doivent pouvoir s’appuyer sur leur expertise lorsqu’il y a une situation inquiétante c’est pourquoi il faudrait renforcer ce lien avec un référent école dans chaque centre de PMI qui pourrait intervenir rapidement en cas de suspicion de maltraitance.
Le SNCL apporte son soutien à la directrice suspendue ainsi qu’à l’équipe enseignante et souhaite que le ministère s’empare de la question des moyens accordés à l’école dans la détection et la dénonciation des cas de maltraitance intrafamiliale ainsi qu’au temps nécessaire aux directeurs pour pouvoir accomplir toutes leurs missions.
Evaluation des directeurs : du nouveau
Le décret du 31 août 2023 cadre les modalités d’évaluation des directeurs d’école. Ces derniers auront un entretien au moins une fois tous les 5 ans et au plus tard 3 ans après leur prise de fonction avec leur IEN.
Les directeurs seront informés avant le début des vacances d’été de leur évaluation l’année suivante. De quoi penser qu’il n’y aura pas d’évaluation cette année scolaire.
La date de cet entretien est notifiée au plus tard 15 jours avant. Le directeur recevra un compte-rendu sur lequel il pourra formuler des observations dans un délai de 30 jours.
Le décret du 14 août stipule que « les instituteurs et professeurs des écoles nommés dans l’emploi de directeur d’école peuvent se voir retirer cet emploi par le DASEN dans l’intérêt du service ».
C’est pourquoi le SNCL souhaite des précisions quant au contenu de cet entretien.