Home » NOS DOSSIERS » Enquête nationale : les besoins des personnels administratifs 1/2

Enquête nationale : les besoins des personnels administratifs 1/2

Enquête nationale : les besoins des personnels administratifs 1/2 - SNCL

Le SNCL a donné la parole aux personnels administratifs afin de mieux porter les revendications qui comptent pour eux. Découvrez la synthèse des résultats de notre enquête nationale qui a permis à plus de 1600 agents de s'exprimer.

Le SNCL remercie tous les personnels administratifs qui par leurs réponses à notre questionnaire ont pu rendre plus concrète l’appréhension de leurs situations de travail : votre parole est en effet essentielle pour permettre à notre action syndicale de porter des revendications qui soient en cohérence avec celles des agents.

Les questions ont été imaginées par une commission de notre Conseil national composée notamment d’un certain nombre de personnels administratifs. 23 questions ont été posées, dont 2 très ouvertes : l’une portait sur les changements à opérer dans l’exercice de vos missions, l’autre sur vos représentations de l’utilité de l’action syndicale. Vous avez été plus de 1600 à participer.

Nous vous proposons ce résumé en plusieurs thématiques, en commençant par une analyse des questions ouvertes, suivie d’un commentaire des questions à choix multiple avec graphique.

QUESTION OUVERTE N°1 : Selon vous, est-ce utile d’être syndiqué aujourd’hui et pourquoi ?

La grande majorité (63,3 %) des répondants approuve l’adhésion à un syndicat, et la justifie pour plusieurs raisons :

En premier lieu, la surexposition du corps enseignant par rapport à celui des administratifs est très souvent évoquée : différence de considération et de traitement de la part du ministère mais aussi des syndicats, différences de droit, notamment en ce qui concerne la prise en charge des situations de maladie, moins avantageuse pour les administratifs. L’absence des syndicats pour les CAPA et les avancements est aussi déplorée, même si ce problème affecte aussi le corps enseignant.

Une grande partie des répondants signalent aussi une absence des syndicats en cas de problèmes, un manque d’écoute et de conseil, et une méconnaissance du travail et des conditions des administratifs. Le peu de rencontres au cours de la carrière avec une personne physique vous représentant est déplorée, contrairement aux enseignants militants, plus nombreux et plus présents. Certains dénoncent aussi de mauvaises expériences avec d’autres syndicats qu’ils ont sollicités par le passé, où les personnes contactées n’ont pas été à la hauteur au moment propice.

Se dégage aussi des réponses un certain fatalisme face au rouleau compresseur administratif. Avancement de grade toujours en attente malgré les années et les entretiens professionnels favorables, perte inexorable du pouvoir d’achat avec le tassement des catégories C et B…, manque flagrant de requalification des personnels de C en B tout comme les B en A (notamment pour les postes de gestionnaires). Des conditions qui se dégradent aussi bien en services centraux qu’en EPLE.

 

Enfin, une politisation excessive des syndicats dans leurs revendications est aussi signalée.

Le SNCL ne saurait contredire ce constat. En tant que syndicat apolitique et indépendant (c’est-à-dire ne percevant aucune subvention de l’État ni d’aucun organisme public ou privé), nous veillons à conserver notre liberté de parole et d’action. Nous ne sommes redevables envers personne d’autre que nos adhérents, sans lesquels notre syndicat n’existerait plus.

Depuis quelques années, nous développons notre service de prise en charge syndicale des administratifs, avec des collègues administratifs militants du SNCL et en poste, au plus près du terrain et donc conscients des problèmes. Lors de notre dernier Congrès de Lyon en 2023 nous avons déjà établi une première base de motions que vous pouvez consulter sur le lien suivant :

https://www.sncl.fr/1/motion_personnels_administratifs_juin_2023_3289043.html

 

Ce sont ces motions qui seront prochainement mises à jour grâce à cette enquête.

Depuis plusieurs années les syndicats ne sont effectivement plus présents dans les CAPA, dans l’indifférence voire la complicité de « grandes centrales syndicales », ce que nous avons toujours dénoncé. Petit à petit, les champs d’intervention des syndicats ont diminué, laissant ainsi les coudées franches aux décideurs des rectorats et inspections d’académie.

Nos moyens d’action sont aussi dépendants des résultats des Élections professionnelles, puisque ce sont les résultats de chaque scrutin qui déterminent les volumes horaires dont nous disposons durant les quatre années suivantes, pour dégager du temps à nos militants afin qu’ils se consacrent au travail syndical. Or, en 2022, beaucoup de collègues ont renoncé à voter face aux complexités informatiques, d’autres n’y ont trouvé aucun intérêt et soyons honnêtes, certains ne savaient même pas qu’il y avait des élections !

Avec seulement 40 % de taux de participation, la baisse du poids électoral diminue la force des syndicats pour négocier.

 

QUESTION OUVERTE N°2 : Si une chose devait être prioritairement améliorée dans votre travail, quelle serait-elle ?

Là encore, plusieurs grandes thématiques ressortent des commentaires reçus, que nous avons synthétisées en trois parties.

 A. La rémunération :

C’est sans surprise l’élément le plus mentionné. Il s’explique par un grand tassement des grilles indiciaires des catégories C et B ces dernières années. Comment un collègue ayant plus de 15 ans d’ancienneté peut-il se retrouver à quelques centaines d’euros d’écart avec une personne qui débute dans la fonction publique ? En effet aujourd’hui le SMIC est exactement à 1801,80 € bruts depuis le 1er novembre 2024. Or un ADJAENES de seconde classe avec 15 ans d’ancienneté (échelon 8) est à 1895,27 €. Quelle paupérisation ! Des grilles qui n’évoluent plus, rattrapées par l’augmentation du SMIC. Le ministère ne pouvant payer en dessous du SMIC s’en tient au strict minimum. Dans ces conditions, il parait obligatoire et urgent de supprimer la catégorie C et de recruter à minimum en catégorie B dès le début de la carrière. D’autres ministères l’ont déjà fait, mais pas l’Éducation nationale. Une seule catégorie, avec une refonte complète de la grille indiciaire de la catégorie B, permettrait de gagner en attractivité et serait un juste retour par rapport au travail effectué.

 

D’autre part, l’ouverture du droit au paiement d’heures supplémentaires, ainsi que le droit à un 13ème mois, comme pour les agents qui dépendent des conseils régionaux, constituent des propositions bien reçues par la majorité des répondants (75,3 % d’opinion favorable).

B. Considération et reconnaissance

Le manque de considération de la hiérarchie constitue le second problème le plus dénoncé. Les collègues avec le plus d’ancienneté sont ceux qui ressentent le plus ce manque, ayant pu constater par eux-mêmes le changement de philosophie managériale au fil des décennies. La pression hiérarchique se fait toujours plus forte, alors que les agents sont déjà sous la pression de la démultiplication des tâches à accomplir.

 

 C. Les locaux / bureaux

Le bâti scolaire et administratif français est vieillissant. Les quelques chanceux qui travaillent dans des bâtiments neufs ne sont qu’une minorité, et la plupart des agents souffrent dans des bâtiments qui ne respectent pas les normes d’isolation : froid en hiver et trop chaud en été ! Les problématiques de chauffage sont aussi régulièrement citées, de même que les défauts d’isolation des fenêtres. L’ergonomie des bureaux est aussi pointée du doigt : trop petits et trop souvent partagés, mal pensés, mobilier non adapté… Un plan national ambitieux de rénovation des bureaux des personnels devient nécessaire.

Cliquez ici pour accéder à la deuxième page des résultats de l'enquête.