UNE DEVALORISATION CONSTANTE DE NOS METIERS
Notre pouvoir d’achat est en baisse constante depuis 1981. La perte est estimée à 20% entre 1981 et 2004, puis entre 8 et 10% de 2000 à 2010 (selon les estimations). Entre 2010 et 2016, elle a continué à s’aggraver du fait du gel du point d’indice et de l’augmentation de la cotisation retraite… Résultat des courses, après 37 ans, c’est presque 40% de perte de pouvoir d’achat constaté entre les enseignants et leurs pairs des années 80, à niveau de carrière égal.
Ce n’est donc plus seulement une perte, c’est un déclassement social admis sur trois décennies durant lesquelles, paradoxalement, les professeurs des autres pays de l’OCDE ont été augmentés de près de 20% en moyenne. La France s’enlise dans une logique de baisse qui se traduit évidemment par des difficultés de recrutement, une perte d’attractivité du métier et une déconsidération de la fonction d’enseignant dans l’opinion publique.
En outre, l’inflation continue elle aussi de grignoter notre pouvoir d’achat année après année, dans un contexte de gel du point d’indice réaffirmé au moins jusqu’en 2022…
La France et l’Europe
Face à ses partenaires européens, ou aux autres pays de l’OCDE, la France souffre rudement des comparaisons… Un professeur des écoles en début de carrière touche 80% de plus en Allemagne. Un professeur de collège en milieu de carrière gagne 75% de plus aux Pays-Bas qu’en France.
En 2015, l’OCDE rendait public son rapport sur les salaires enseignants, plaçant le salaire moyen en France sous la moyenne de l’OCDE... Selon l'Insee, la perte de pouvoir d’achat des enseignants est trois fois plus rapide que pour les autres fonctionnaires, à cause d’un système de primes moins avantageux.
Globalement les salaires de début de carrière des enseignants français sont parmi les plus bas d'Europe. Ils sont au niveau des salaires anglais ou italiens mais plus bas que les salaires espagnols ou d'Europe du nord.
Et ça continue…
Et la baisse n’est pas près de s’arrêter. Première raison à cela : nous subissons toujours l’augmentation des cotisations salariales décidée par François Fillon en 2010, et échelonnée à l’époque jusqu’en 2020. Ainsi, dès janvier 2019, le taux de retenue augmentera de 0,3%, et encore de 0,24% au 1er janvier 2020. C’est plus de 120 euros prélevés par an sur un salaire net de 2000 euros par mois…
Autre effet de baisse qui va apparaitre et s’accentuer à partir de 2020, la hausse de la CSG du gouvernement Macron ! En effet, si pour l’heure celle-ci a été à peu près compensée par la suppression de la cotisation chômage et la création d’une compensation forfaitaire, cette dernière ne sera plus revalorisée à partir de 2020. Ainsi notre salaire, lorsqu’il augmentera du fait d’une promotion par exemple, sera impacté plus fortement par la CSG, tandis que l’indemnité compensatoire, elle, n’augmentera plus pour compenser la perte…
D’autres reculs malheureusement touchent aussi un grand nombre d’entre nous : hausse brutale des cotisations à la mutuelle, difficultés de plus en plus grandes à obtenir le paiement de nos frais de déplacement, retard du versement des primes, année blanche du PPCR qui est entièrement reporté d’un an et recule d’autant les promesses de micro-valorisations qu’il contenait… Si nous laissons faire, la paupérisation des professeurs sera donc toujours en aussi bonne voie !
Le SNCL-FAEN s’engage pour notre pouvoir d’achat et revendique :
- une revalorisation financière effective et significative de la fonction pour redonner aux professeurs leur vraie place dans la société et rendre le métier plus attractif. Cette revalorisation ne devra être subordonnée ni à un allongement du temps de travail, ni à une multiplication des tâches, missions et responsabilités.
- Une carrière qui, complète, permette à chacun l’accession à l’échelon terminal du corps.
- la prise en compte de tous les services de non titulaires pour le classement initial.
- le remboursement dans un délai maximum de trois mois de tous les frais engagés, sans exception, pour faire passer les examens et concours et plus généralement pour toute convocation et invitation de sa hiérarchie, avec la mise en place de pénalités de retards pour ces paiements.
En outre, le SNCL-FAEN dénonce et refuse :
- les déroulements de carrière au prétendu mérite.
- l’attribution parfois arbitraire et inégalitaire des indemnités pour missions particulières (IMP),
- les pressions, manœuvres, voire le chantage visant à imposer aux professeurs des travaux supplémentaires, qu’ils soient ou non rémunérés,
- le mode de calcul des pensions de retraite qui ne tient pas compte de la pénibilité du métier, ni de l’âge minimum d’entrée dans le métier compte tenu du niveau des diplômes exigés.
Mais ce n’est pas tout ! Recrutement, promotions, découvrez toutes nos revendications ici :
http://www.sncl.fr/1/motion_corporative_des_professeurs_canet_en_roussillon_mai_2016_1370854.html