Reprenons depuis le début : après un premier projet qui faisait totalement disparaitre les lettres classiques de nos collèges (au profit d'un EPI optionnel), la ministre avait finalement concédé le maintien d'un horaire disciplinaire, bien que réduit, à raison de 1h en 5e, et 2h en 4e et 3e.
Coup de théâtre hier : le nouveau projet fait marche arrière et annule ces dotations horaires. L'enseignement des lettres classiques est à nouveau cantonné au parcours optionnel d'un Enseignement Pluridisciplinaire. Pour les établissements qui souhaiteront maintenir ces options (ainsi que les options langue régionale), la préconisation du ministère est désormais très simple : prendre sur la dotation horaire supplémentaire qui sera "mise à disposition des établissements afin de favoriser le travail en groupes à effectifs réduits et les interventions conjointes de plusieurs enseignants !
L' analyse du SNCL FAEN :
La disparition des lettres classiques semble entérinée par le ministère. Jugées depuis le début trop "élitistes" par les fomenteurs de la réforme, elles ne sauraient trouver leur place dans le fantasme du "collège pour tous" qu'on veut encore une fois nous imposer.
La réduction du latin ou du grec à un E.P.I (soit 3 heures d'enseignement hebdomadaire sur une moitié d'année) ne saurait en aucun cas compenser la perte des horaires actuels (2h en 5e, 3e en 4e et 3e). Et encore, pour que cet E.P.I voie le jour, les collègues de lettres classiques devront batailler ferme avec les autres enseignants qui auront tous des projets à proposer. N'oublions pas que ces heures d'E.P.I sont financées en prenant des heures de cours disciplinaires sur les matières dites "principales" !
Et tout ceci avec l'aval du Conseil d'Administration ? Qui peut nous faire croire qu'un CA votera un projet d'E.P.I qui consistera à prendre des heures de français ou d'histoire pour donner quelques heures de latin en option ? Les collègues de lettres classiques, isolés dans leur démarche, n'auront pas la partie facile !
Quant à l'idée d'organiser le latin sur les dotations supplémentaires, c'est encore le même problème ; sans parler du caractère éphémère de ces dotations qui, comme l'expérience nous l'a appris, ont tendance à aller en diminuant d'années en années ! Une autre façon, plus discrète mais néanmoins programmée, de faire disparaitre le latin et le grec...
Le SNCL FAEN s'insurge contre cet appauvrissement de notre collège, et son nivellement par le bas. Nous demandons le maintien des exigences et d'une offre assez riche pour éviter la fuite de nos élèves vers les établissements privés. L'enseignement du latin et du grec n'est pas qu'un exercice intellectuel, pour la beauté du geste : il mène à une meilleure compréhension de la nature et de l'histoire de notre langue et de notre civilisation, crée le lien entre les savoirs et les champs disciplinaires.
Le SNCL FAEN se battra jusqu'au bout pour qu'il continue d'exister ! Rejoignez-nous dans cette lutte.