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RESOLUTION PEDAGOGIQUES - PARTIE 2 - JUIN 2023

RESOLUTION PEDAGOGIQUES - PARTIE 2 - JUIN 2023 - SNCL

Suite de notre résolution pédagogique.

POUR LA FORMATION

Le SNCL demande, pour tous les personnels, la mise en place d'une politique de formation performante et ambitieuse.

 

1 - La formation initiale

L’anticipation des départs à la retraite doit se faire avec l’augmentation du nombre de postes ouverts aux différents concours (plan pluriannuel de recrutement, publication du nombre de postes ouverts par concours et par discipline avant l‘ouverture des registres d‘inscription).

 

Nos positions sont claires et s’étalent sur 2 périodes différentes mais complémentaires :

 

  • La formation initiale (préprofessionnelle et professionnelle).
  • La formation continue.

 

Cette dernière doit rester ambitieuse et certifiante, tout au long de la carrière pour répondre aux contraintes évolutives du métier. Le SNCL prône une refonte complète des concours externes de recrutement, afin de mieux prendre en compte la spécificité des métiers de l'enseignement et leurs évolutions.

 

Le SNCL demande que le pré-recrutement au niveau de la 2ème année de licence représente au moins un quart de tous les recrutements. Le salaire doit en être décent et cumulable avec une bourse. Ces pré-recrutements doivent permettre de valider 4 trimestres par année civile pour les droits à pension.

 

La préprofessionnalisation aux métiers de l’éducation, facultative, doit être proposée aux étudiants dès la première année de licence. Ces modules devraient pouvoir être pris en compte pour valider les diplômes universitaires.

 

Le SNCL considère que la meilleure solution réside dans le passage du concours après la licence pour les CAPE, CAPLP, CACPE, CAPES et en fin de M1 pour l'agrégation. Ensuite, deux années de formation professionnelle, rémunérées de façon attractive et prises en compte pour le calcul de la pension avec le statut d’élève-professeur déboucheraient sur l'attribution du master.

 

Pour garantir une meilleure qualité de formation, l’alternance entre l’établissement d’exercice et l’INSPÉ doit être régulière dans le but de lier plus intimement les formations pratique et théorique.

 

Il est indispensable d’adapter régulièrement les concours et leurs contenus à l’évolution des métiers de l’enseignement afin d’éviter les décalages entre ce qui est demandé et la réalité du terrain.

 

Pour le SNCL il est primordial que les stages se multiplient progressivement tout au long du cursus universitaire et de la préprofessionnalisation.

 

  • Dès la licence, des stages accompagnés à hauteur de 2h/semaine au second semestre et en binôme.
  • En master 1, avec le statut d’élève professeur 1ère année rémunéré avec retenue pour pension civile, les stages accompagnés, sur 2 semestres doivent se répartir sur le premier et le second cycle de l’enseignement secondaire (1 en collège et 1 en lycée pour connaître la diversité des niveaux).
  • En master 2, avec le statut d’élève professeur 2e année rémunéré avec retenue pour pension civile, des stages en responsabilité occupant 1/3 de l’année.

 

Pour le SNCL exercer pendant une durée significative au cours des 2 années de formation master en collège et en lycée, permet à l’étudiant, candidat à l’enseignement, de découvrir le métier auquel il se destine.

 

  • La première année de titularisation avec 3 heures de décharge pour formation professionnelle initiale prolongée.

 

A ce propos, nous estimons que l'attribution d'une indemnité de première affectation conséquente lors de la première titularisation doit être systématique.

 

  • La seconde année de titularisation, un allègement d’1 heure par semaine permettra d’établir un pont entre formation initiale et formation continue. 

 

Les stagiaires doivent être affectés en établissement en fonction de la présence d’un tuteur. Ils ne doivent pas servir à occuper les postes non pourvus. Le tuteur doit être recruté sur la base du volontariat.

 

Les tuteurs volontaires doivent bénéficier d’une décharge de service. Ceci leur permettrait de s’investir davantage dans l’accompagnement de leur stagiaire.

 

Le SNCL considère que la formation professionnelle doit s’orienter vers la gestion des groupes, des situations de crise, la pédagogie et la psychologie des adolescents et porter l’accent sur la législation et la réglementation qui encadrent la pratique de nos métiers, mais aussi la compréhension de la fiche de paye, les règles de sécurité et la responsabilité.

 

Il s’agira alors d’une véritable formation post concours, avec une entrée progressive et réaliste dans le métier.

 

2 - Pour la formation continue

 

Le SNCL dénonce le déficit de formation continue constaté dans l'Education nationale, tant par rapport aux autres administrations qu'au secteur privé.         

 

Cette situation est fortement préjudiciable à l'efficacité du système éducatif.

 

Le SNCL demande la définition d'une formation continue conçue comme une formation initiale prolongée ainsi que :

 

  • le bénéfice d’une décharge de service pour tout personnel changeant de type d’établissement ou de discipline afin de suivre une formation continue, 
  • une véritable formation continue tout au long de la carrière, prise sur le temps de travail et permettant à tous les collègues la maîtrise tant des nouveaux programmes que des nouvelles technologies en constante évolution, 
  • l’augmentation du contingent des congés de formation, 
  • une année pleine de formation adaptée pour tous les lauréats des concours internes ou assimilés, 

 

  • une formation spécifique destinée aux professeurs principaux pour leur permettre d'assurer dans de bonnes conditions les tâches multiples qui leur sont confiées (PPRE, participation à l'orientation, etc.), 
  • une réelle formation mise en place en amont de tout changement de programme. 

 

3 - Pour les non-titulaires

 

Le SNCL réclame qu'une formation, initiale et continue, soit définie et mise en place pour tous les non-titulaires dès la première année de recrutement.

 

 

ÉVALUATIONS ET EXAMENS

 

L'évaluation constitue un élément essentiel dans le repérage des élèves en difficulté et dans la vérification de l'assimilation des connaissances et de la structuration des savoirs.

 

Les professeurs doivent donc disposer du temps nécessaire à la préparation et à la réalisation d'évaluations régulières, parfois effectuées par des personnels extérieurs à l'établissement.

 

Ces évaluations des savoirs et des savoir-faire doivent être suivies d'actions de rattrapage plus individualisées pour traiter les causes très diverses des difficultés des élèves.

 

Le SNCL dénonce la manipulation qui consiste à modifier et automatiser les pratiques d’évaluation pour cacher la baisse de niveau général des élèves.

 

Il demande l’arrêt des évaluations des seules compétences basées sur le seul socle commun et l’abandon du « livret scolaire numérique » qui représente pour les professeurs perte de temps et surcharge de travail sans bénéfice pour les élèves.

 

L’évaluation continue ne doit pas se substituer aux examens terminaux qui doivent rester des diplômes nationaux.

 

Le SNCL dénonce les pressions de toutes origines exercées sur les professeurs lorsqu’ils notent des épreuves d’examen et lorsque le contrôle continu est pris en compte dans l'attribution des diplômes.

 

Le SNCL dénonce également un abaissement des exigences qui, pour minorer la réalité de l'échec scolaire, dévalorise les examens et trompe les élèves ainsi que leurs familles.

 

Le SNCL dénonce la substitution progressive des examens terminaux nationaux par des contrôles en cours de formation locaux et arbitraires.

 

 

LES PASSAGES DE CLASSE

 

Le SNCL dénonce le passage automatique d’une classe à l’autre outre l’avis du conseil de classe, démobilisateurs pour certains élèves,

 

Le SNCL demande le remplacement des commissions d'appel par des examens d'appel. Ces examens seraient passés à la même période que le brevet et les baccalauréats afin de ne pas perturber le fonctionnement des établissements.

 

 

L’ORIENTATION 

 

L'école a pour mission de prendre en charge des élèves très différents (compréhension, capacité de travail, entourage familial et social, etc.) et de permettre à chacun d'eux d'aller au maximum de ses possibilités.

 

L’orientation combine donc l’observation des élèves, leur large information et préparation, ainsi que celle de leur famille, la réflexion puis la décision.

 

Elle doit s’appuyer sur les goûts, aptitudes et acquis des élèves mais également tenir compte de l’évolution rapide de l’économie et l’augmentation de la fréquence des reconversions. L’élève doit pouvoir construire progressivement son parcours scolaire et son insertion professionnelle.

 

C’est pourquoi le SNCL, qui souhaite la mise en place d’une orientation choisie plutôt que subie, demande que les élèves et leurs familles reçoivent progressivement, dès la classe de 5ème, une information complète sur les cursus scolaires, les métiers et leurs débouchés.

 

Les contenus généraux et les objectifs de l’éducation à l’orientation doivent être fixés par le Ministère avec plus de précision et nécessite de prévoir un horaire spécifique prévu à cet effet. Mais pour l'essentiel, l'élaboration des dispositifs doit demeurer du ressort de l'équipe éducative formée à l’orientation, en liaison avec les PsyEN.

 

Un horaire minimum de présence des PsyEN doit être fixé pour chaque classe, notamment dans le cadre de l’heure de vie de classe, ce qui implique le maintien de postes et le recrutement des personnels nécessaires et ce dans le cadre de l’Education nationale.

 

Le SNCL dénonce la substitution progressive des PsyEn par les professeurs principaux sans formation ni indemnité supplémentaire et la lourdeur de la nouvelle plateforme d’orientation Parcoursup qui exige la rédaction de paragraphes de motivation pour chaque formation demandée par l’élève ainsi que le remplissage d’une fiche avenir par candidature.

 

Les élèves volontaires doivent pouvoir effectuer des stages de sensibilisation en entreprise et en lycée professionnel.

 

Ceux qui sont particulièrement motivés devront pouvoir bénéficier d'un véritable « droit à l'essai » permettant la découverte professionnelle en lycée professionnel dès la classe de 4ème tout en conservant le statut de collégien (et donc la possibilité de retourner en collège jusqu'à 16 ans).

 

L'instauration de parcours variés de scolarité et une plus grande modularité du temps passé dans chaque cycle d'enseignement permettraient à des élèves plus lents, ou souhaitant effectuer des stages de sensibilisation ou de découverte, de sortir de la seule alternative passage de classe ou maintien.

 

Le congrès du SNCL demande également que des mesures concrètes soient enfin prises pour valoriser l'image des formations professionnelles :

 

  • orientation vers les formations professionnelles sur des critères de motivation, d'aptitudes et de compétences,
  • mise en place de véritables passerelles (dotées des moyens matériels et humains nécessaires) entre les voies générales, technologiques et professionnelles facilitant les réorientations ainsi que la poursuite d'études ou de formations,
  • l'élaboration de cursus de formations professionnelles permettant au détenteur d'un diplôme professionnel soit de s'insérer dans le monde du travail, soit de poursuivre sa formation,  
  • la fourniture par les établissements d’outils et d’équipements nécessaires à la voie professionnelle,
  • l'amélioration de l'orientation vers les formations professionnelles afin d’avoir une adéquation entre les vœux des élèves, les formations proposées et les débouchés.

 

Dans ce but le SNCL demande que le ministère du travail publie, chaque année, les prévisions à court, moyen et long termes des besoins en recrutement de chaque branche professionnelle.

 

Compte tenu des parcours scolaires variés, de la nécessité de favoriser les réorientations en cours de formation et de permettre de probables reconversions ultérieures dans le cadre de la formation tout au long de la vie, le SNCL demande que le passage des diplômes professionnels de niveau V se fasse en intégrant des unités de valeur capitalisables.

 

POUR DES PROGRAMMES RENOVES ET COHERENTS

 

L’école de la République devant scolariser tous les élèves et pas seulement ceux qui éprouvent des difficultés, les programmes ne sauraient se limiter au seul socle commun.

 

De même, le SNCL est opposé aux nouveaux programmes du collège construits sur la notion de cycles conduisant dans le cycle 3 au renforcement de la primarisation du collège déjà affirmée dans la loi de refondation. 

Le SNCL demande une plus grande lisibilité des programmes, tant pour les élèves et leur famille que pour les professeurs, de la sixième à la terminale, une plus grande adaptation à l’évolution de la société et de ses besoins.

 

Ceux-ci ne peuvent être rédigés qu’en tenant compte des avis des professionnels chargés de leur mise en œuvre.

 

Le SNCL demande que toute réforme et tout changement de programme ne puissent se mettre en œuvre sans qu’une évaluation des précédents ait été faite.

 

Le SNCL exige que toute réforme et changement de programme ne puissent se mettre en place que progressivement, année après année, le calendrier pédagogique n’étant pas le calendrier politique.

 

Il dénonce de ce fait que la réforme des lycées de 2019 ait ainsi été mise en place en même temps en seconde et en première.

 

Le SNCL demande également que les changements de programme donnent lieu à une formation en amont des personnels enseignants suffisamment à l’avance de façon à anticiper les modifications induites.

 

Les professeurs sont les mieux placés pour juger des difficultés rencontrées par les élèves pour assimiler les programmes.

 

Ces derniers devront être rédigés avec le souci constant des exigences en savoirs et en savoir-faire, de l’intérêt qu’ils pourront présenter pour l’élève, de la qualification requise pour l’enseignant, de la corrélation à la fois verticale intra disciplinaire et transversale pluridisciplinaire, mais aussi de l’horaire dévolu à la discipline.

 

Le SNCL demande aussi une plus grande complémentarité entre les programmes des différentes disciplines. Ils devront être clairs, cohérents et réalisables.

 

Le remplacement des professeurs absents

 

Le SNCL affirme qu’il faut cesser d’entretenir la confusion entre professeurs absents et cours non assurés et qu’il faut demander à l’administration dans sa gestion interne de faire cette distinction en mettant en avant, à l’externe, les tâches effectuées par les enseignants en dehors de la présence des élèves.

 

Le SNCL réaffirme son opposition résolue à l'imposition de « remplacements de courte durée » qui aggravent les conditions de travail et ne constituent, au mieux, qu'une garderie éducative.

 

Afin de favoriser la stabilité des équipes pédagogiques, le syndicat demande :

 

  • l’implantation à l’année d’un maximum de postes afin qu’ils soient pourvus à titre définitif dès le mouvement des titulaires,
  • l'augmentation du recrutement des enseignants du second degré afin de pourvoir tous les postes et de disposer d'un contingent suffisant de titulaires remplaçants dans toutes les disciplines, pour assurer l'intégralité des remplacements dès qu’ils sont portés à la connaissance de l’administration,
  • la définition de zones de remplacement plus réduites et la suppression des remplacements hors zone.

Le SNCL demande également que les TZR n’exercent que dans leur(s) discipline(s).