Ce n'est plus un secret pour personne, la Guadeloupe va subir une diminution du nombre d'élèves scolarisés durant les prochaines années, au moins jusqu'à l'horizon 2030. En cause, le déficit migratoire et la baisse démographique : et bien sûr, à peine ces élèves auront-ils quitté nos classes, que le ministère viendra fermer derrière eux les postes de leurs enseignants…
Au SNCL, nous refusons cet état de fait et plaidons au contraire pour une sanctuarisation des moyens : nous pensons que nous pouvons faire de ce malheur une opportunité et ainsi, sans création de postes supplémentaires ni surcoût pour ses finances, permettre au ministère de répondre aux besoins urgents et spécifiques de la Guadeloupe.
Pour chaque poste épargné, c’est un dédoublement de classe qui sera possible, un remplaçant qui sera disponible. En augmentant année après année le nombre de professeurs titulaires sur zone de remplacement (TZR) dans le second degré, et le nombre de professeurs dans les brigades de remplacement (premier degré), la Guadeloupe se dotera ainsi d’un vivier capable de répondre aux absences impromptues des collègues. Ce qui est d’ailleurs le propre des titulaires remplaçants.
Pour nous cette vision n’a rien d’utopique. Elle a d’ailleurs même déjà été en partie réalisée : par exemple en 2021, où aucun poste de premier degré n’a été fermé, malgré la perte de 779 élèves. Le plus difficile est de convaincre le ministère d’aller plus loin, ce qui ne pourra se faire que chiffres à l’appui, avec des statistiques affinées en main.
Le premier combat à mener est donc un combat de chiffres : le SNCL s’engage à faire prendre conscience rue de Grenelle des conséquences du caractère archipélagique de l’académie sur les taux d’encadrement : une moyenne de 5,7 enseignants pour cent élèves par exemple, cache une réalité très contrastée entre des petites classes à effectifs réduits dans les îles les plus reculées de l’archipel, et des classes surchargées en Guadeloupe continentale.
LES EFFECTIFS INVISIBLES
À cela s’ajoute un autre problème : l’invisibilisation de certaines cohortes d’élèves, au premier rang desquels les élèves allophones en situation irrégulière.Ils seraient près d’un millier sur l’île, accueillis de façon chaotique dans les écoles et non décomptés dans l’appréciation des besoins en professeurs. De même, des centaines d’élèves décrocheurs quittent chaque année le chemin de l’école ; le rectorat les considérant comme des élèves définitivement perdus, et réduit d’autant les attributions de moyens de fonctionnement.
Enfin, de plus en plus d’élèves relevant d’ULIS et nécessitant l’affectation d’AESH à leurs côtés sont inclus dans les classes en cours d’année, faisant croitre les effectifs des groupes… mais pas les DHG.
LE SNCL, UN SYNDICAT A VOS CÔTÉS
On le voit, plus que jamais, nous avons besoin de représentants syndicaux conscients et déterminés pour faire entendre les spécificités de notre académie. Il nous appartient, par notre vote, de désigner ces représentants et de les élire pour les quatre prochaines années.
Du 1er au 8 décembre, c’est décidé : je vote SNCL !
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