Le mal du système éducatif français découle essentiellement de l'uniformisation des parcours des élèves au collège et de la réduction continue des enseignements fondamentaux dans le premier degré, au collège et au lycée (notamment au lycée professionnel) causée par les réformes successives, dont les terribles réformes Peillon, Belkacem ou encore les réformes précédentes et actuelles du lycée pro.
Pour le SNCL, il est urgent de recentrer l'enseignement du premier degré sur les fondamentaux en libérant les professeurs des écoles de la démultiplication des tâches et des enseignements annexes. Le collège doit lui aussi réintroduire le goût de l'effort en repensant l'organisation et le contenu des enseignements, avec en vue un Diplôme National du Brevet comme véritable prérequis à l'accès au lycée.
En ce sens, la réorganisation des enseignements du premier et du second degré par objectifs annuels (et non plus par cycles) annoncée par Gabriel Attal nous parait une première étape positive, de même que la suppression des "compétences" au profit d'un retour à la prise en compte des seules notations dans l'évaluation des élèves.
La labellisation des manuels scolaires du second degré, ainsi que leur instauration pour le français et les mathématiques dans le premier degré assureront une homogénéité des supports et une concordance entre les ouvrages utilisés et les objectifs des programmes.
Le recul du contrôle continu dans le résultat du DNB, et le respect de la notation des professeurs de lycées lors du baccalauréat (avec l'abandon des correctifs honteux téléguidés par les inspections académiques et surnotant les candidats) sont pour le SNCL des victoires espérées de longue date et dont nous suivrons très attentivement la mise en place dès 2024.
Le fait que le ministre ait rappelé le rôle fondamental des professeurs comme étant celui "d'instruire" est aussi en accord avec la vision que notre syndicat défend de nos métiers.
Par ailleurs, l'instauration des groupes de niveau en français et en mathématiques permettra à davantage d’élèves à fort potentiel de ne plus être retardés dans leurs apprentissages et d’aller au maximum de leurs possibilités ; ceci est nécessaire et doit se faire si, dans le même temps les moyens nécessaires soient accordés pour faire progresser les élèves les plus faibles.
Reconfier au Conseil de classe la décision finale concernant les redoublements est également une mesure positive. En effet, l’équipe pédagogique qui observe au quotidien les élèves en situation d’apprentissage est la mieux placée pour savoir si le redoublement sera ou non profitable à un élève, celui-ci ne devant être ni systématique ni laissé au bon vouloir des familles. Le rétablissement de ce pouvoir participe au nécessaire renforcement de l'autorité du professeur.
Conditionner le passage au lycée à l’obtention du DNB fixera un objectif de niveau pour la fin des études en collège, qui poussera les élèves ayant les moins bons résultats à travailler davantage, sachant que les élèves passent en moyenne presque autant de temps devant les écrans que dans les établissements scolaires. Le recul du contrôle continu dans l’attribution du brevet est nécessaire.
Envoyer au lycée des élèves qui n’ont pas le niveau requis pour y suivre les études avec profit, c’est les envoyer dans le mur.
Invité de France-Infos le 6 décembre, et en réponse aux questions des journalistes le Ministre y a explicité certaines de ces annonces. À la question « est-ce la fin du collège unique », il a répondu non, c’est la fin du « collège uniforme ». Le SNCL partage cette analyse, et d’autant plus que le contenu de ces annonces figure explicitement dans ses motions de congrès depuis de nombreuses années.
Le SNCL encourage le Ministre à poursuivre dans cette voie sans se soucier des manœuvres de récupération politique qui n’ont pas tardé à se manifester. Il appuiera de toutes ses forces pour permettre la concrétisation de cette volonté, pour le bien de tous les élèves.