Home » NOS DOSSIERS » Contractuels : pour un plan national d’accueil et de formation

Contractuels : pour un plan national d’accueil et de formation

Contractuels : pour un plan national d’accueil et de formation - SNCL

L’entrée dans le métier pour les enseignants contractuels est souvent difficile. Or la plupart du temps, ceux-ci ne bénéficient pas d'une formation adéquate pour une prise de fonction sereine et efficace. Le SNCL appel à réagir. 

L’entrée dans le métier pour les contractuels enseignants est souvent difficile : au problème de rémunération, de statut précaire, s’ajoute souvent la crainte de ne pas « savoir comment faire », d’être immergé sans bouée dans le grand bain…

En effet, les enseignants contractuels sont, le plus souvent, recrutés dans l’urgence pour répondre au manque de titulaires dans telle ou telle discipline. Ils se retrouvent du jour au lendemain en responsabilité devant une classe qu’ils doivent gérer, et doivent préparer des cours en prenant connaissance en même temps des programmes et des manuels utilisés !

Pouvant venir de milieux professionnels divers, ils n’ont souvent reçu aucune formation à la pédagogie ni même, dans certains cas, à la matière qu’ils sont censés enseigner. Il faut alors savoir improviser puis apprendre rapidement par soi-même comment gérer une classe et lui apporter les connaissances attendues. Face à ces conditions imposées, il est normal de chercher du soutien auprès de ses pairs ou de l’administration, ce qui n’est pas toujours évident ou bien reçu. Les situations diffèrent aussi selon les académies et les établissements.

Sur ce sujet, l’Éducation nationale rétorque qu’elle a mis en place des formations spéciales mais en réalité, seuls certains chanceux bénéficient de ces deux jours avant d’attaquer leur premier poste, puis éventuellement trois autres journées au long de l’année. Ceux qui ont pu en bénéficier en pointent d’ailleurs le contenu bien trop incomplet, qui n’a rien à voir avec les stages des titulaires débutants.

L’Académie de Nice, par exemple, affirme sur son site internet : « Vous ne serez pas seul ! Vous aurez des formations aux gestes professionnels, à la gestion de classe, à l'environnement professionnel, mais aussi des formations disciplinaires. Vous aurez un mentorat personnalisé qui vous permettra d'être accompagné au quotidien et de prendre votre classe en toute confiance. » Sérieusement ? Tout ceci reste encore à voir...

Certes, plusieurs académies ont mis en place, du moins sur le papier, ces accompagnements qui bénéficient surtout au premier degré et de façon tout à fait inégale sur le territoire national. Dans la réalité, pris par le temps et la nécessité d’assurer les remplacements des titulaires absents ou de nommer sur des postes vacants, les rectorats peinent à mettre en place ces dispositifs s’il n’y pas de titulaire disponible ou volontaire pour prendre en charge la formation et la définition des contenus, ou si la pression des parents est forte pour obtenir un remplaçant immédiatement, après des mois sans cours dans une discipline.

Face à ce constat, le SNCL demande à ce que soit fourni a minima, sur l’ensemble du territoire national :

- un guide de l’enseignant contractuel, adapté au premier et au second degré ;

- un accompagnement basé sur le volontariat et correctement rémunéré par un enseignant titulaire de la discipline.

L’administration aurait aussi sa part avec la mission de favoriser l’intégration des collègues contractuel(elle)s auprès des équipes pédagogiques avec bienveillance – ce qu’elle ne fait que rarement –, et en assurant l’information sur les droits et devoirs de l’enseignant – ce qui est encore plus rare –, points très souvent méconnus en dehors de l’Education Nationale, et pour lesquels se sont finalement les syndicats qui prennent en charge l'explication du fonctionnement de l'institution et la défense des droits des contractuels qui les contactent.