Pour elle, il s'agit de « demander des comptes aux personnes responsables de la mauvaise gestion, du traitement erroné de la menace pesant sur [s]on frère et du défaut de prévoyance qui en a découlé »
Dès le lendemain de l’assassinat de notre collègue, le SNCL avait été le seul syndicat a formulé une demande semblable, afin que toute la lumière soit faite sur les dysfonctionnements administratifs et hiérarchiques s’étant produits directement ou en marge de l’enchainement des événements ayant conduit au meurtre du professeur de Conflans-Sainte-Honorine.
En plus des réponses et du devoir essentiel de vérité envers la famille, les proches, les collègues et l’ensemble de la profession enseignante, le ministère doit prendre la mesure de cette nécessité : depuis trop longtemps, des pratiques rampantes de culpabilisation et d’occultation des faits par l’administration comme la hiérarchie font peser des menaces inacceptables sur les épaules des professeurs engagés, derniers garants de l’instruction laïque et républicaine face à la violence et à la folie haineuse des idéologies religieuses fanatisées.
Le SNCL a formulé 14 propositions concrètes pour en finir avec l’omerta et l’impunité. Il ne s’agit pas de beaux principes ou de déclarations verbeuses : mais de mécanismes tangibles et efficaces qui permettront de briser le cercle vicieux, de reconstituer l’autorité de notre institution.
L’ensemble de ces propositions sont consultables dans notre dossier en ligne, ici.
La SNCL rappelle en outre que la laïcité a besoin d’un maintien fort et permanent relayé au fil des années par les institutions et qu’elle suppose la séparation des religions et de l’État. Elle constate que les pouvoirs publics ont échoué dans ces missions, voire les ont dévoyées, et qu’ils portent parfois eux-mêmes atteinte à la neutralité de l’enseignement public.
Le SNCL demande la transmission des valeurs et principes républicains inscrits dans nos traditions constitutionnelles, lesquels ne sont pas négociables et ne doivent ni faire l’objet de débat en classe ni servir de relais à une quelconque idéologie partisane, stratégie religieuse ou politique contextuelle.
Le SNCL rappelle que la mission du professeur reste d’abord et avant tout d’instruire : l'enseignement des valeurs et principes républicains par les enseignants ne peut en aucune façon palier les renoncements généralisés des pouvoirs publics dans certains quartiers et dans les établissements qui y sont implantés.
Le SNCL apporte son soutien à la démarche de la famille de Samuel et suivra attentivement la réponse que M. Larcher, président du Sénat, fera à cette demande dans les semaines qui viennent.