QUAND L’EDUCATION NATIONALE SE PRECARISE
Il est parfois difficile d’attirer l’attention du plus grand-nombre sur la question de la précarisation de l’emploi au sein de l’Education nationale. D’abord parce que ses personnels continuent de passer pour des privilégiés, jugés à tort trop nombreux par rapport aux besoins réels du pays, mais aussi parce que nous nous sommes peu à peu tous habitués à voir évoluer de plus en plus de personnes non-titulaires au sein de nos écoles, sans réellement nous inquiéter des difficultés inhérentes à cette condition pour les agents concernés.
Pourtant les chiffres parlent d’eux-mêmes. En 2000, alors que la France comptait 60 millions d’habitants, 1 million 33 000 personnes travaillaient au sein de l’Education nationale, et seulement 35 210 (soit 3,4 %) d’entre elles le faisaient en tant que non-titulaires.
Aujourd’hui, alors que la population française a progressé de près de 7 millions d’habitants, notre ministère emploie toujours 1 million 33 000 personnes. Quant au nombre de non-titulaires en son sein, il est désormais de 129 723 (soit 12,55%).
Le nombre de non-titulaires a donc plus que triplé en 17 ans. A ce rythme, il aura quadruplé en 2020. Ce n’est pas le fait du hasard, mais bien un phénomène pour partie issu de la crise du recrutement, et pour partie sciemment orchestré au plus haut niveau de l’Etat.
D’AUTRES FORMES DE PRECARISATION
D’autres formes latentes de précarisation continuent de progresser dans le même temps : il s’agit de la multiplication des services partagés sur plusieurs postes ou plusieurs établissements, ou la dégradation des conditions d’exercice des titulaires remplaçants, soumis à des demandes de plus en plus ubuesques de la part de l’administration. Les transferts de responsabilités vers les collectivités, ou les régions, ont aussi été récemment l’occasion de précariser de nombreux statuts.
Et les choses ne semblent pas aller en s’améliorant, avec les intentions gouvernementales d’autonomisation des établissements : ces derniers, dans un proche avenir, pourront recruter leurs équipes sous contrats à durée déterminée, ce qui videra de sa substance toute forme de titularisation.
Afin de mettre un terme à cette dégradation, le SNCL-FAEN revendique :
- l'arrêt du recours à de nouveaux non-titulaires, sauf disciplines rares et situations particulières, afin de ne pas instaurer une nouvelle précarité,
- l'intégration, y compris par des concours réservés ou examens professionnalisés, des non titulaires.
Et retrouvez l'ensemble de nos autres revendications corporatives ici : http://www.sncl.fr/1/motion_corporative_des_professeurs_canet_en_roussillon_mai_2016_1370854.html